Un tournant. Les douze œuvres de Sant’ Egidio
La communauté de Sant’Egidio, un mouvement laïc, qui fut fondée à Rome en 1968, appartient à l’une des plus dynamiques associations dans l’Eglise catholique. Elle compte 70.000 participants répartis dans plus de septante pays. L’hiistorien et journaliste Koenraad De Wolf éclaire en douze chapitres les différents aspects de cette communauté. Un homme ordinaire ou une femme ordinaire y raconte comment sa vie a été bousculée après avoir pris connaissance de cette œuvre . D’où le titre du livre « Un Tournant ». En outre, des responsables de ce mouvement émettent leur avis sur le futur commun.
La force, la spiritualité et le langage prophétique de la communauté se résument en un seul mot : l’authenticité. S’inspirant de l’Evangile, Sant’ Egidio s’investit dans l’aide aux parias de notre monde : les nombreux groupes des ‘ oubliés’, qui dépérissent dans le pubis mercantile de la société, tels que les sans-abris, les Roms, les migrants, les malades du Sida, les personnes âgées, les enfants défavorisés , les handicapés et les malades mentaux.. Proches des pauvres d’une façon réaliste par des actions concrètes, mais surtout avec un chaleureux et grand cœur, ce mouvement accomplit en outre mondialement un rôle de pionnier dans le dialogue inter-religieux, dans la mise en place de médiations en faveur de la paix, et dans la lutte contre la peine de mort. La communauté ne se considère pas comme ‘le’ chemin, mais bien comme un des chemins qui emprunte, malgré la crise dans l’Eglise, le discours de l’Evangile toujours brûlant d’actualité. et qui peut inspirer les hommes à un engagement durable.
Le photographe professionnel Herman Ricour éclaire ce livre avec de brillantes illustrations.
|
Un Tournant. Les douze œuvres de Sant’ Egidio, Tielt, Lannoo, 256 pages.
€ 24,99 – Koenraad De Wolf, avec des photos de Herman Ricour – Lannoo, Kasteelstraat 97, 8700 Tielt, tel. 051/42.42.11, info@lannooshop.be
|
Le monde de Sant’ Egidio. L’œil de Herman Ricour
Le photographe professionnel Herman Ricour a durant un an suivi les traces de Sant’ Egidio. Outre une visite aux centres à Anvers et à Bruxelles, il a entrepris un court voyage mondial .Il a aussi étudié les racines du mouvement à Rome et a assisté à Munich à la Prière pour la Paix. Ultérieurement, il a rendu visite aux activités entreprises au Malawi, au Mozambique et au El Salvador.
Ricour a pu observer dans le village isolé Dzoole, quelque part dans le’ middle of nowhere ‘ au Malawi, une pauvre femme famélique se rendre à pied vers le ‘ Dreamcenter’ pour un traitement contre le Sida. Dans ce lieu, où depuis cinq ans aucun médecin n’y était allé, aujourd’hui, un praticien suit le dossier médical de la malade à l’aide de l’ordinateur. A Rome, il a photographié des mendiants, des sans-abri et des Roms qui dansaient joyeusement lors d’une fête que Sant’ Egidio avait organisée pour eux et qui ensuite rejoignaient la file du restaurant des sans-abris. Dans le très pauvre village de pêcheurs Herradura au El Salvador il a mis sur pellicule sensible la joie de centaines d’enfants qui, grâce au programme ‘ adoption à distance’ avaient reçu des livres scolaires et aussi la possibilité de poursuivre leurs études. Dans la capitale San Salvador il a assisté à la distribution de repas préparés pour des centaines de sans-abri affamés, dont plusieurs participaient le lendemain à une cérémonie de prière pour les pauvres. Par 35 photos émouvantes, Herman Ricour a voulu pénétrer au cœur des activités de la communauté Sant’ Egidio d’où se dégage un rêve d’un monde où les gens puissent vivre ensemble en harmonie et sur pied d’égalité afin de devenir des amis l’un pour l’autre.
Photos : Herman Ricour
Textes : Koenraad De Wolf
Traduction : Jacques Van Hoecke
|
| |
(1.)Des mains secourables qui font merveille
Des jeunes de la communauté Sant’ Egidio aident des personnes âgées dans leur solitude.
« Cette approche fait merveille », témoigne Clémentine Sassen, âgée de 95 ans, pensionnaire du home Simeon et Hanne à Anvers. Elle a jeté à la poubelle son testament demandant l’euthanasie et a donné un sens nouveau à son existence. |
|
|
|
(2.)Des enfants vraiment désirés
Dans les 73 pays où Sant’ Egidio est actif, les « Écoles de Paix » aident des enfants des quartiers défavorisés — ici dans le quartier Stuivenberg à Anvers —, à rattraper leur retard scolaire. On vient les prendre à la maison et on les reconduit. Ces enfants se sentent vraiment aimés. |
|
|
| |
(3.)Se souvenir de la Shoah
Dans la démarche de Sant’ Egidio, l’Histoire occupe une place importante. Lors de la « Prière pour la Paix » en 2011 à Munich, des représentants des communautés religieuses venues du monde entier ont, durant une marche silencieuse dans le camp de concentration de Dachau, commémoré les six millions de victimes de la Shoah. |
|
| |
(4.)Nécessité d’un authentique dialogue religieux
Apothéose de clôture de l’annuelle « Prière pour la Paix » de Sant’ Egidio, tenue le 13 septembre 2011 à Munich.
L’importance d’un authentique dialogue interreligieux ne peut être sous-estimée. |
|
| |
(5.)Un meilleur avenir pour les enfants et les familles
Une distribution de nourriture à 215 familles du très pauvre village de pêcheurs Herradura (El Salvador). En pourvoyant aux besoins les plus urgents, le projet « Adoption à Distance » de Sant’ Egidio offre la base indispensable à un meilleur avenir aussi bien pour les enfants que pour leur famille. |
|
| |
(6.)Soutien aux personnes âgées « condamnées à mourir »
Des volontaires de Sant’ Egidio sont actifs dans une maison de refuge pour personnes âgées à Santa Tekla (El Salvador). Souvent on affirme que les « vieux » coûtent trop cher pour la communauté, et c’est ainsi qu’ils sont condamnés à mourir… |
|
| |
(7.)S’arrêter sur la qualité de vie
Durant la messe dominicale de la communauté de Sant’ Egidio dans l’église Santa Maria de Transtevere à Rome, les membres méditent sur l’essence de leur action pour les pauvres, en s’inspirant de l’évangile et en priant. |
|
| |
(8.)En souvenir du martyr Romero
À gauche, une photo de l’archevêque Oscar Romero dans l’église de San Salvador, où il fut assassiné le 24 mars 1980. Jame Aquilar (au centre) et Antonio Amayo, les deux responsables de Sant’ Egidio au El Salvador, en prière. |
|
| |
(9.)Amitié absolue
Un sans-abri le long d’une voie d’accès à la capitale San Salvador attend la distribution de nourriture de Sant’ Egidio. Rien n’est plus important que cette « amitié absolue » pour qui doit survivre en marge de la société. |
|
| |
(10.) Priorité pour les pauvres des régions isolées
Dans le Dreamcenter de Sant’ Egidio du village Dzoole, —‘in the middle of nowhere’—, au Malawi, les patients atteints du sida attendent patiemment leur tour. La priorité du mouvement est accordée aux pauvres des contrées isolées dont personne ne se préoccupe. |
|
| |
(11.)Dans la file pour la nourriture
À Herradura (El Salvador), des mamans, qui reçoivent de l’aide dans le cadre du projet « Adoption à Distance » de Sant’ Egidio, attendent sous un soleil de plomb la distribution de la nourriture.
Une note importante : les conditions de vie des enfants s’améliorent lentement.
Oui, lentement, mais avec certitude. |
|
| |
(12.)Familles responsables du soutien
Des visages rayonnants à l’école primaire du village des pêcheurs de Herradura (El Salvador), où Sant’ Egidio ne distribue pas seulement un dîner chaud, mais s’occupe aussi et surtout des familles responsables du soutien aux enfants. |
|
| |
(13.)Maman séropositive, bébé sain.
Enelesi, fille de Niery James, au Malawi, hurle de douleur lorsqu’on lui fait une piqûre dans le talon. Mais elle respire la bonne santé, alors que la mère souffre du sida...
Enelesi est une des heureuses bénéficiaires du travail de pionnier du programme « Maman-enfant » du Dreamproject de Sant’ Egidio. |
|
| |
(14.)Se laver les mains d’abord
Dans le centre d’alimentation de Sant’ Egidio, dans un quartier isolé de la ville de Blantyre (toujours au Malawi), 400 à 500 enfants y reçoivent journellement leur seul repas. La plupart sont des orphelins sidéens. Ils font la file pour se laver les mains avant de prendre leur repas. |
|
|
|
(15.)La prière devient une fête
Quand se termine la prière hebdomadaire des membres de Sant’ Egidio dans la ville de Blantyre ay Malawi, une fête s’ensuit toujours ! |
|
|
| |
(16.)Danser avec les Roms
Partout en Europe, les Tziganes roms sont considérés comme des parias. Le 8 avril, journée internationale des Roms, la communauté de Sant’ Egidio à Rome organise une fête en leur honneur. Le responsable, Paulo Ciani, est ici en train de danser avec une bohémienne. |
|
| |
(17.)S’étioler dans la solitude
Des volontaires de Sant’ Egidio rendent visite aux personnes âgées d’un home au El Salvador qui dépérissent dans la solitude.
La solitude des personnes âgées : voilà bien un des maux les plus invisibles et cependant le plus criant de notre époque… |
|
| |
(18.)Le tragique de l’Amérique Centrale
Un graffiti sur un mur de la capitale de San Salvador illustre, —oh ! combien—, le tragique journalier de l’Amérique Centrale. Avec les « maras », cette bande de jeunes désœuvrés qui, avec brutalité et sans ménagement, tue chaque jour dix à quinze personnes. Les « Écoles de Paix » de Sant’ Egidio essaient d’imprégner ces jeunes d’une culture de respect pour l’autre. |
|
| |
(19.)Le sida et la sous-alimentation : deux maux liés
Le centre d’alimentation de Sant’ Egidio dans la ville de Blantyre au Malawi procure chaque jour un repas chaud aux orphelins sidéens.
En Afrique, le sida et la malnutrition vont de pair. |
|
| |
(20.)Nécessité urgente pour l’Afrique d’une expertise européenne
Au Malawi, le cinquième pays le plus pauvre du monde, des souris grillées sont vendues comme friandises le long des chemins.
Sant’ Egidio rêve d’une « Eurafrique » : une façon de dire qu’il y a urgence pour que l’Europe partage son expertise. |
|
| |
(21.)Sauver d’autres jeunes
Grace Kaunda, 19 ans, orpheline, elle-même séropositive, n’a qu’un but : devenir médecin aussi vite que possible. « Je réalise qu’aujourd’hui Dieu a un plan pour moi et qu’il est de mon devoir de sauver la vie d’autres jeunes ». |
|
| |
(22.)L’église de martyrs chrétiens
Le 5 avril 2011, la bible personnelle de Shahbaz Batti, le ministre pakistanais des minorités, assassiné le 2 mars 2011, a reçu une place particulière dans l’église San Bartholomeo all’ isola à Rome. Le Pape Jean-Paul II a consacré en 2010 cette église aux martyrs des 20e et 21e siècles. |
|
| |
(23.)Grandir dans un esprit de solidarité
Depuis 1985, deux cents familles se sont établies dans le hameau Bambulara de San Salvador. Il y règne une ambiance cordiale. Grâce à « l’École de Paix » de Sant’ Egidio qui y œuvre depuis vingt ans, les enfants s’y développent dans un esprit de solidarité. |
|
| |
(24.)Une commémoration de la Shoah
Visite au camp de concentration de Dachau au cours de la Prière pour la Paix en 2011 à Munich (Allemagne). Sant’ Egidio commémore chaque année la Shoah, les souffrances du peuple juif durant la Seconde Guerre mondiale. |
|
| |
(25.)Des conversations directes sont révélatrices
La rencontre de chefs religieux durant la procession de la paix lors de la Prière pour la Paix de Sant ’Egidio en 2011 à Munich. Pour plusieurs responsables, les conversations directes sont très révélatrices. |
|
| |
(26.)Dans l’ombre de la mort
Une mère et son enfant en consultation chez le médecin du Dreamproject de Sant’ Egidio au Malawi. Ici, 12 % de la population sont infectés du VIH. |
|
| |
(27.)Des Africains soignés comme des Européens
Un laboratoire hypermoderne dans la ville Blamyre au Malawi. Le Dreamproject de Sant’Egidio a réalisé l’impossible : des patients africains atteints du sida reçoivent le même traitement que les Européens.
|
|
| |
(28.)L’église de Rome donne un nom à une communauté
Sant’ Egidio fut créé à Rome en 1968 durant les dernières années du Concile Vatican II, dont le mouvement s’inspira. La communauté s’établit dans un monastère alors vide dans le hameau populaire de Trastevere. La petite église consacrée à Saint Egidius, avec le même nom que la Piazza di S. Egidio, servit de nom à la communauté. |
|
| |
(29.)Les vagabonds considérés comme brigands
Un mendiant dans les rues de Rome. C’est surtout dans les villes que le climat est épouvantable. Souvent y existe une loi contre la mendicité et les vagabonds sont considérés comme des brigands. |
|
| |
(30.)L’accord de paix se maintient
Tout semble paisible dans Maputo, capitale du Mozambique, durant une partie de billard. L’accord de paix, dans lequel Sant’ Egidio a joué un rôle important de médiateur, se maintient. Mais la démocratie au Mozambique est menacée, car l’opposition arrive à peine à se faire entendre et les anciens communistes de Frelimo tiennent toujours les rênes en main. |
|
| |
(31.) Ne pas faire payer le mal par le mal
William Quichano, 21 ans, responsable de « l’École pour la Paix » dans le hameau Apopa de San Salvador a été assassiné le 28 septembre 2009 par la bande des jeunes « Mara Salvatrucha ». « Je ne suis pas heureuse que les assassins de William aient été tués à leur tour », dit sa mère Janeth Marlene Zetino, « Dieu ne veut pas que le mal soit puni par le mal ». Elle tient une photo de son fils assassiné et de son petit-fils sur les genoux. |
|
| |
(32.)Les personnes âgées peuvent encore jouer un rôle important
Au El Salvador, Sant’ Egidio rend visite aux personnes âgées dans leur home. Le message de la communauté est que chaque vie a une énorme valeur. Même celui qui est vieux, peut encore signifier beaucoup au niveau de l’amitié, de la religiosité comme de la prière. |
|
| |
(33.)Assurer la continuité
Des volontaires de Sant’ Egidio préparent chaque semaine des repas pour les sans-abri à San Salvador. Soutenus par la prière, le respect mutuel, la confiance, la collégialité et l’amitié assurent la continuité de l’œuvre. |
|
| |
(34.)Ami des pauvres
Distribution de boissons et de vivres aux sans-abris dans les rues de San Salvador. L’engagement à devenir l’ami des pauvres à la lumière de l’évangile reste au centre de l’œuvre de Sant’Egidio. |