Dix mots
Une nouvelle image de l’homme dans le 21me siècle.
L’image de l’homme idéale occidentale avec ses origines dans les dix commandements, a déjà milliers d’années. Cette image s’estompait au 19me et surtout au 20me siècle par le bannissement de la religion et le renvoi au Dieu. Notre société dévoyée, entre autres par un manque d’un point d’appui, a besoin d’une nouvelle image de l’homme. Cette nouvelle image ne peut qu’être basée sur l’ancienne dans laquelle les acquis des deux derniers siècles sont inculturés. En nous appuyant sur dix mots enthousiasmants, nous pouvons continuer à rêver d’une société plus heureuse.
1. L’image de l’homme occidentale dans les dix commandements
Depuis plus de trois milles années, le penser et l’agir dans le monde occidental est déterminé par l’image de l’homme idéale comment celle est décrite dans les dix commandements. Les trois premiers commandements qui sont axés sur Dieu, forment le fond. Les sept autres renvoient à l’application par l’homme.
Depuis plus de trois milles années, le penser et l’agir dans le monde occidental est déterminé par l’image de l’homme idéale comment celle est décrite dans les dix commandements. Les trois premiers commandements qui sont axés sur Dieu, forment le fond. Les sept autres renvoient à l’application par l’homme.
- Tu n'auras pas d'autres dieux que moi
- Tu ne te fabriqueras pas d'idoles
- Tu ne prononceras pas à tort le nom du seigneur
- Tu honoreras le jour du sabbat
- Tu honoreras ton père et ta mère
- Tu ne tueras pas
- Tu ne commettras pas l'adultère
- Tu ne voleras pas
- Tu ne porteras pas de faux témoignage
- Tu ne convoiteras pas les biens de ton voisin
Certaines versions groupent le premier et le deuxième commandement et scindent le dixième commandement, mais nous nous tenons à la version originale.
Les dix commandements sont une synthèse du développement humain et ethnique qui a duré milliers d’années. Ils creusent les fondations d’une société juste. Ces prescriptions religieuses – desquelles on retrouvera des variantes dans l’Ancienne Egypte – ont en grande partie une valeur universelle, bien qu’on a, par exemple en Chine une autre image de l’homme. Celle-là est inspirée aux idées du philosophe chinois Confucius.
Les dix commandements montrent le chemin -comme des clignotants- à une image idéale à laquelle l’homme occidental toujours aspirait, chaque génération à nouveau. Sur le plan du contenu, ils tombent en trois volets. Le fond est le renvoi à la relation avec Dieu sous la forme de trois lois : n’adorez pas d’autres dieux, ne fabriquez pas d’idoles et ne prononcez pas à tort le nom du seigneur. Puis, il y a sept applications concrètes pour l’homme. Il s’agit de cinq interdictions morales : ne tuez pas, ne commettez pas l’adultère, ne portez pas de faux témoignage, ne volez pas et ne convoitez pas ; et deux commandements : le sabbat et la vénération des vieux. Ces dix règles sont partiellement entremêlées. Mais ils restent un idéal, car la perfection n’était, n’est et ne sera jamais de ce monde-ci. La désobéissance du peuple, qui oublie Dieu et le commandement, est comme un fil conducteur dans la Bible. Dès le début de notre ère, la répartition du Christianisme, à l’exemple de Jésus de Nazareth, a fait un grand progrès. Le Sermon sur la montagne dépasse la justice qui est enracinée dans les dix commandements et appelle à la charité, à la commisération et à l’amour du prochain radical. Mais le lieu central de la foi en Dieu a maintenu sa position. Jusqu’au 18me siècle, les dix commandements se situent dans le cœur de la civilisation occidentale parce que celle était presque exclusivement chrétienne. Beaucoup plus que nous supposons, déterminent-ils notre penser et notre agir, en plus la législation est en grande partie basée sur les dix commandements.
2. L’image de Dieu s’estompe au 19me et 20me siècle
Lors des deux siècles passés, la société a subi une métamorphose. Sous influence des Lumières, la raison a remplacé la religion et Dieu était banni de la société. La concrétisation de la pensée des lumières pendant la révolution Française et la révolution industrielle menait à une grande liberté et à la création d’une prospérité jamais vue. L’impact de ces bouleversements connaissait un crescendo.Dieu comme hypothèse superflue
Le moteur des changements fondamentaux a créé le mouvement des idées des Lumières qui se développait au-compte-gouttes dans la haute société de tous les pays de l’Europe occidentale depuis la deuxième partie du 17me siècle. Ce courant d’idées était basé sur l’humanisme du 15me et 16me siècle. Inspiré de l’antiquité grec, les partisans de la morale laïque ne se réfèrent plus à la révélation divine, mais à la puissance de l’homme de donner du sens à son vie lui-même, à base des valeurs universelles comme la dignité humaine, la liberté, la tolérance et la responsabilité.
L’idée fondamentale des lumières était le remplacement de la foi d’autorité dogmatique par la ‘raison’, la pensée ou l’intelligence. Indépendant de, mais initialement pas contre la religion, il s’est réalisé une morale rationnelle et universelle qui poursuivait le bonheur humain : ici-bas et plus au-delà. Le processus de sécularisation qui suivait, repoussait le rôle de la religion dans l’éthique et la politique : la séparation de l’Église et l’État.
Les sciences qui remplaçaient petit à petit la religion, étaient fondées sur la connaissance expérimentale résultant d’un examen libre. Étant un observateur exact de la nature, Isaac Newton a examiné la relation entre les phénomènes. Il a découvert les lois naturelles, telles que la rapidité avec laquelle un corps tombe et traduit cela dans des formules immuables. Newton a fait que la réalité devenait plus compréhensible, bien que dans un tiers de son Philosophie naturalis – Principia mathematica de 1686, il s’agissait de Dieu. Car Newton était aussi un théologien connu. Ensuite, le philosophe français Voltaire a lancé l’axiome que tous les domaines de la réalité pouvaient être découverts scientifiquement à base d’une lecture unilatérale de l’ouvrage de Newton – la découverte des lois naturelles. C’était de là que l’idée s’est développée que « l’inconnu’» ne doit qu’être découvert. L’homme illuminé était pour la première fois, maître de son propre sort. La croyance dans le progrès ou la conviction optimiste que nous évoluons à un stade de perfection plus élevé, était le ressort de reconstruire la société. Les grandes philosophes des Lumières comme John Toland et Baruch Spinoza critiquaient la religion, mais croyaient encore en l’existence de Dieu. On a coupé ce lien plus tard. Quand l’empereur français Napoléon demandait à l’astrologue Pierre-Simon Laplace : « Vous avez écrit un livre sur le fonctionnement de l’univers, mais vous ne mentionnez nulle part son créateur, » il a répondu : « Je n’avais pas besoin de cette hypothèse superflue. »
Dès le 19me siècle, le philosophe allemand Ludwig Feuerbach était à la base du penser sécularisé moderne. Il considérait Dieu comme une projection de l’homme et la religion comme une illusion qui satisfaisait les désirs de l’homme en tant qu’une compensation pour son étroitesse et sa finitude. Feuerbach plaidait une civilisation qui est fondée sur les sciences naturelles. Ses ouvrages polémiques étaient très influents. Le philosophe allemand, Friedrich Nietzsche a déclaré : « Dieu est mort et nous l’avons tué ». Étant un analyste critique, il remarquait que la naissance du rationalisme et des sciences rendait Dieu invraisemblable. Les scientifiques qui se mettaient au dessus de Dieu, faisaient tomber la vision du monde chrétienne. Et le philosophe allemand Karl Marx considérait la religion en tant que « l’opium du peuple », parce que sous pression de la religion, les gens ne s’engagent pas aux changements sociaux. En faisant une croix sur Dieu, l’homme est devenu la seule norme.La révolution Française propage liberté, égalité et fraternité
Indépendant d’un créateur ou Dieu, l’homme illuminé a conçu de nouveaux systèmes politiques et ethniques pour mettre un meilleur monde sur pied. Étant l’œuvre des Lumières, la révolution française propageait dans la dernière décennie du 18me siècle trois principes : liberté, égalité et fraternité. « Ni dieu, ni maître, » était la devise. Mais la réalisation de ces idéaux se passait par à-coups. La campagne de conquête de l’empereur français Napoléon s’est terminée carrément. Et à l’issue de la catastrophe de la première guerre mondiale, avec quinze à dix-sept millions de victimes, deux décennies plus tard, la deuxième guerre mondiale exige un culte des morts de cinquante à septante millions. Après 1945, la collaboration internationale a été réorganisée afin d’éviter une répétition de ces déraillements. Non seulement la Charte des Nations Unies, dans laquelle il s’agit de la paix et du développement, mais aussi la Déclaration des Droits de l’Homme a défini les droits de l’homme. Celles-ci garantissent la protection de la vie, de la dignité, de la liberté, de la conviction et de l’égalité de chaque personne, quelque soit son statut, son origine ou la situation dans laquelle il se trouve. Les droits de l’homme observent tous à leur tour une société plus juste. Ils forment les dix commandements d’après un modèle contemporain.
Sous l’emprise de la pensée du progrès économique
Environ simultanément avec la révolution française, l’économie vivait une révolution encore plus profonde. Poussée par la confiance impalpable en le progrès collectif, notre société est depuis plus de deux siècles sous l’emprise de produire plus et mieux. Pendant la ‘première révolution industrielle’ qui venait du Royaume-Uni, les biens n’étaient plus fait à la main, mais à la machine grâce à l’usage des machines à vapeur. Pour la première fois, l’homme et la nature sont devenus inférieur à l’économie, qui s’est développé en le moteur le plus important de la société. Dès la fin du 19me siècle, ‘la deuxième révolution industrielle’ s’est accélérée grâce à l’usage des turbines, de l’électricité et des moteurs à combustion à la base des combustibles fossiles. Finalement, les décennies passées, l’ordinateur et les nouvelles formes de communication – Internet, GSM et le câble à fibre optique – ont jeté les bases de la ‘troisième révolution industrielle’ et la globalisation. Cette idée difficile à définir veut dire l’interaction entre les gens, les entreprises et les cultures dirigée universellement à l’aide de la technologie d’information et de communication, des investissements et du commerce international. Les services et la communication refoulent la production des biens. Les nouvelles voitures – les ordinateurs portables – sont réunies mondialement par la nouvelle autoroute– l’Internet: le jour et le nuit, sept jours sur sept.
La réalisation d’un vrai État-providence à l’Ouest s’était accompagnée d’une augmentation de la prospérité jamais vu. Dans le période de 1945 jusqu’à 2010, le revenu dans la plupart des pays a quadruplé et nous n’étions jamais si riche. Les mécanismes de correction sur le plan sociaux répartissaient cette prospérité sur les larges couches de la société. Ce progrès est un bienfait, d’un point de vue matériel. En plus, grâce à la santé publique bien développée, nous vivons plus longtemps et plus sain.
Néanmoins, il y a de plus en plus de questions. Le déficit de cette augmentation de prospérité mène à une dislocation sociale multiple à cause de la compétition féroce qui monte les gens les uns contre les autres. Cependant, nous continuons encore sur la route prise. Avec des lunettes économiques sur le nez, les jeunes sont toujours formés à investir plus, à produire plus, à consommer plus et à créer de la prospérité. Et le ‘capital social’, notamment ce que les gens peuvent tenir tête à, et le ‘capital écologique’, notamment le potentiel de la nature, sont toujours inférieurs à l’illusion d’augmenter au moins deux à trois pour cent par an.
L’évolution va crescendo
Initialement, la base sur laquelle la révolution philosophique, avec sur ses traces la révolution politique et économique, se déroulait, s’était limitée à une petit cercle d’intellectuels, mais se ne développait que lentement. C’était parce que au début, la résistance à la pensée des Lumières des milieux conservateur dans l’église et dans la société, était bien organisée. Mais à cause du refus toujours plus obstiné d’inculturer les acquis de ces pensées, ces milieux ont petit à petit perdu leur influence aux grandes parties de la population. Surtout après la deuxième guerre mondiale, cette tendance s’accroissait à une cadence infernale, sur ce point que les rôles sont inversés aujourd’hui. Avant tout, sur le plan économique, le ‘drive’ de la pensée du progrès a mené à une augmentation de la productivité du travail jamais vue. Lors de la première révolution industrielle, la productivité du travail a augmenté d’un pour cent, lors de la deuxième révolution industrielle de deux pour cent et dès la troisième révolution industrielle de 2,5 pour cent par an. Aussi l’église a senti cette évolution. En Belgique, la pratique dominicale a diminué d’environ quatre-vingt pour cent en 1830, à presque la moitié dans la deuxième partie des années 1940, à 24 pour cent en 1976. Pour la bonne compréhension : la déchristianisation est un phénomène typiquement européen occidental. Ailleurs dans le monde où la pensée des Lumières s’enracinait moins profondément, cette tendance est moins prononcée.
Sur le plan politique, le suffrage censitaire- seulement ceux qui payaient une certaine somme d’impôts avaient le droit de vote- évoluait à un suffrage universel tempéré par le vote plural en 1895. Le suffrage universel, seulement pour les hommes, est introduit en 1921, en Belgique les femmes pouvaient aller aux urnes pour la première fois en 1949.
3. Les anti-commandements deviennent la norme
Lentement mais sûrement, la conscience de Dieu s’estompait, ce qui avait des conséquences lourdes. Car sur les traces des trois premiers commandements, aussi les autres ont été érodés. La religion avait des mécanismes qui corrigeaient la société, ces mécanismes ont fait place à une liberté illimitée qui évoluait à un individualisme radical. À cause des nouveaux mots d’ordre qui sont en vogue, on a l’impression que notre société souscrit au contraire des dix commandements.
Déséquilibre
La croissance de la pensée du progrès se manifeste seulement sur le plan matériel. Le but le plus haut à poursuivre est l’acquisition d’encore plus de prospérité : avoir une troisième voiture et une résidence secondaire à l’étranger, aller quatre fois par ans en vacances, avoir à côté d’une piscine en plein air aussi une piscine couverte. Grâce à son dynamique interne, cette démarche de pensée contribue à une spirale de ‘jamais assez’.Quand votre voisin a une nouvelle voiture, vous avez presque évidemment l’impulsion à acheter une voiture qui est encore plus large et plus jolie. Pourquoi ? Comme c’est l’évidence que les gens cèdent à l’impulsion à plus et à mieux, à partir de la conviction que leur bonheur augmentera proportionnellement. Quand votre autre voisin achète une voiture qui est encore plus large, cette illusion est déjà vite perdue. Cette spirale perverse n’encourage pas seulement la surconsommation, mais aussi l’aliénation.
En plus, les épaules des gens, sont-elles assez fortes pour porter toute cette prospérité ?
Car si vous voulez ou pas : le matériel est indissolublement lié, comme des frères siamois, à l’immatériel. L’homme doit aussi évoluer de son côté intérieur. Avec quelle vision, quelqu’un se trouve-t-il dans la vie ? Si on ne développe pas suffisamment la dimension intérieure, il y aura une disproportion comme c’est le cas chez le sportif fou qui n’entraine que son côté gauche ou son côté droit.
Beaucoup des points de névralgiques dans notre société peuvent être expliqués par ce déséquilibre, mais apparemment, personne ne veut le savoir. Celui qui pose des questions critiques à la pensée d’équilibre est couvert de honte. Et celui qui se ramène avec les dix commandements doit s’enfuir sous les huées. Qui s’occupe encore des normes et valeurs des années lointaines ? Les rôles du Christianisme et des dix commandements, ne sont-ils pas terminés dans la civilisation occidentale – c’est au moins ce que l’esprit matérialiste dicté dit ? Les chiffres, ne sont-ils pas éloquents ? Car il n’y a que quelques individus seuls qui se font manier par cela dans ses actions.
La liberté évolue à un individualisme radical
Aujourd’hui, il y a une allergie pour des commandements, des interdictions, l’hiérarchie et l’autorité, en plus, agir librement et indépendant est le vrai bien. Dans la lettre aux Galates, l’apôtre Paulus a écrit : « C’est pour la liberté que le Christ nous a libéré. Maintenez-la alors et ne laissez pas vous imposer l’esclavage de nouveau. » (Gal, 5,1) Mais cette liberté qui impliquait initialement soigner les faibles et prendre de la responsabilité, a évolué a un individualisme radical. Il y a beaucoup de gens égoïstes, narcissiques – obsédé par leur propre personne- ou hédonistes qui donnent à leur propre plaisir une place centrale. Ceux qui ne pensent qu’à soi-même, ne perdent pas seulement la puissance à l’autocritique. Plus grave est la disparition de l’empathie : la capacité de se mettre dans la peau des autres. C’est pourquoi que les individualistes radicaux s’en fichent de chaque appel à un sens du. D’un montant calculé, les prochains dégénèrent à des leviers pour réaliser ses propres ambitions. Cela vaut tant sur le plan individuel que sur le plan collective. Comment est-ce qu’on concilie cela, malgré tout l’idéalisme, avec le soin du milliard des gens qui dépérissent littéralement dans le Sud ?
Les nouveaux mots d’ordre
Notre société ‘des Lumières’ n’a pas créé une nouvelle image de l’homme au lieu des dix commandements. Les forces motrices sont l’aspiration à autant de production, de consommation et de prospérité possible ; la culture de profiteur ou de gagner autant argent que possible ; de profiter le plus possible et de faire plaisir à son propre arrière-ban et de se démoniser.
Alors les nouveaux mots d’ordre sont :
° Moi d’abord et je m’en fou du reste
° prenez autant fric que possible
° ne faites confiance à personne
° ‘après nous le déluge’
Ces mots d’ordre ne cherchent qu’à atteindre des buts matériels : tout le monde pour soi et à court terme. Est-il étonnant que notre société s’égare à cause d’un manque à un but immatériel plus haut ?
Les commandements deviennent des anti-commandements
Dans une telle atmosphère, il n’y a plus de la place pour des mécanismes qui corrigent. Vu que les phares des dix commandements sont plutôt des obstacles pour la pensée du progrès, le courant dominant de notre société passe sans sourciller à la trappe. Suite à une explication de la signification initiale des dix commandements, nous vérifions ce que c’est le résultat en pratique.
1. ‘Tu n'auras pas d'autres dieux que moi’’
Le début des dix commandements n’est pas une interdiction, mais une offre : ‘Je suis Jahwe, votre Dieu’. JHWH signifie‘je serai là’. Ce n’est pas un principe de base de l’ordination, mais un horizon plein de promesses. Pas un substantif, mais un verbe. Pas une image, mais une histoire. Il s’agit d’une expérience religieuse qui donne une boussole pour la libération de l’homme. Jahwe est là pour son peuple : son portrait et ses compagnons. Parce qu’il s’agit ici d’une relation monothéiste exclusive, il y a une interdiction de sacraliser d’autres Dieux : ‘Je suis le seul, hors moi il n’y a personne’.
On ne peut presque pas compter le nombre des ‘dieux’ dans notre société. C’est souvent grotesque comment des idoles pop et des footballeurs reçoivent un statut de dieu. Les publicitaires adroits sont les manipulateurs ou les ‘nouveaux prophètes’.Un des paradoxes de notre temps est que les gens qui renient toute forme d’autorité, se laissent chicaner. Les exemples sont les messages publicitaires à la radio et la télévision et les ‘nouveaux commandements’ qu’on nous impose via l’impulsion de conformer comme l’obsession de la santé et les visites hebdomadaires au salon de beauté. Les centres de bien-être et les centres de fitness ont l’air d’être les ‘nouvelles églises’. D’ailleurs, la publicité influence nos faits et nos gestes beaucoup plus que nous supposons. Au moyen de la vente des idées et des modes de vie, la publicité essaie de créer une symbiose entre des produits commerciaux et des conceptions de la vie, comme un succédané de la religion. Les consommateurs n’achètent pas des produits, mais ils partagent le style de vie d’une marque. Mythifier les biens quotidiens, s’accompagne avec l’utilisation des formules des clubs et des cartes de fidélité. Celles renforcent le sentiment de ‘nous’ et créent un lien entre les membres. Entretemps, ils se développent dès la marge des formes alternatives pour donner le sens qui deviennent un marché lucratif. Des sectes et des phénomènes marginaux comme toutes sortes de l’ésotérisme et de l’astrologie, des cartomanciens et des magiciens remplissent partiellement cette terre en jachère. Parce que l’homme a pris la place de Dieu, le désir à la rédemption qui était remplie collectivement avant, a maintenant une forme individuelle. Les gens ne sont plus compatissants avec la rédemption de la faute et de la pêche, mais ils cherchent seulement à échapper de la banalité quotidienne. Beaucoup de personnes changent d’idole pour se sentir mieux, même si ce n’était que pour un petit moment.
2. ‘Tu ne te fabriqueras pas d'idoles’
Yahweh ne répond à aucune représentation. ‘Je sera là’ peut-on voir ou prendre par la main. Dieu n’est pas un objet mais un évènement. Il n’est pas un monument, mais un moment. Sa seule image est le peuple qu’Il sélectionne, les gens qu’Il a créés à son image et à sa ressemblance. Chaque image dégrade Dieu à un dieu échangeable parmi les autres dieux.
Notre société de l’Ouest plein de glamour et de paillette et de l’apparence extérieure crée toujours des images – littéralement, figurément et symboliquement. Ces images sacralisent le Baälisme ou la sexualité comme le bien suprême, le Caesarisme, qui défend l’usage de la force des armes comme but final et le Mammonisme ou l’argent auquel tous cèdent.
3. ‘Tu ne prononceras pas à tort le nom du seigneur’
Abuser le nom de Dieu est plus que lâcher des jurons. C’est ‘Dieu juré’ quand Son nom n’est pas mis en valeur : à la prononciation des formules magiques, au prier, au parler pour Dieu dans le cadre de jurer ou d’un serment, au raconter des demi-vérités ou des mensonges et au raconter au nom de Lui.
À côté du langage populaire imprégné des jurons, on abuse aussi la religion afin de vendre. Anticipant au désir de l’homme au spirituel, la publicité utilise des symboles religieux pour choquer, provoquer ou atteindre un effet humoristique. Nous parlons du blasphème ou sacrilège quand un lama prend la place de l’Agneau mystique, quand un iPod a la figure d’une croix, quand une Bible devient un annuaire de téléphone ou un annuaire de sexe, quand les versets d’un psaume promeuvent la vente de bière et quand les textes du livre Genèse vantent des couches ou des compagnies d’assurances. Car de cette façon, leur signification originale est banalisée.
4. ‘Tu honoreras le jour du sabbat’
Consacrer le sabbat veut dire tout d’abord que ce jour-là, il faut s’isoler de tous les autres. Le train-train quotidien du travail est interrompu en ne pas travaillant consciemment. C’est une protection contre des exagérations. Mais derrière le sabbat, qui vaut pour tout le monde, il se cache aussi le principe de base d’une équivalence qui rompra enfin l’esclavage. Last but not least, le sabbat crée de l’espace pour la liturgie. L’achèvement de la création par Dieu le septième jour est pour les croyants une icône de guetter plein d’espoir au jour que la création était accompli.
La décimation de la pratique dominicale illustre la décadence de la ‘sanctification du dimanche’. Dans notre économie qui tourne 24/24 et 7/7, le dimanche est un jour comme tous les autres. Car le culte de l’entreprise détermine la vie des employés. Ils sont ancrés à l’entreprise d’une manière subtile avec des récompenses matérielles comme une voiture d’entreprise, un GSM, un portable, un abonnement de fitness, des weekends et des vacances. Les objectifs de production forcent à travailler à domicile et tout le monde est toujours ‘stand-by’. Soixante pour cent des entrepreneurs attendent de leurs employés d’être disponible dans leur temps libre. Ceux qui ne travaillent pas à ce rythme, seront mis à la porte.
5. ‘Tu honoreras ton père et ta mère’
Les hommes et les femmes sont encouragés à honorer leurs parents – ne pas sacraliser- parce qu’ils sont père et mère. Aimer n’est pas la chose la plus importante, la chose la plus importante est un traitement qui correspond à leur statut. Le respect pour la tradition est essentiel pour la vitalité du peuple. Les parents jouent en effet un rôle important en passant des valeurs à la nouvelle génération.
En 1950, 3 pour cent de la population en l’Europe occidentale vivaient seul. Selon des pronostics vivront 40 pour cent seul en 2020, la moitié entre eux sont des personnes âgées. Dans les métropoles, un logement sur deux est déjà maintenant habité par une personne seule. Combien des anciens ne regardent dans le vide en attendant de la visite qui ne vient pas ? Ils sont attachés afin de ne pas tomber et ils soliloquent. À cause du manque de personnel chronique, ils ne reçoivent presque pas d’attention. Il n’y a que quelques qui sont conscient du tragique des anciens nécessiteux et isolés.
Vingt pour cent des aînés de l’Europe occidentale sont (mal) traité régulièrement. Dans la moitié des cas, il s’agit de négligence à cause d’un manque de l’aide et de l’attention. L’autre partie est confrontée à la violence psychique ou l’abus financier : le vol de la pension de retraite ou des biens personnels. Dans quelques cas on peut même parler de la violence physique ou de l’abus sexuel.
Pour certaines, les personnes âgées ne sont qu’une charge. En Belgique et aux Pays-Bas, la possibilité légale à l’euthanasie exerce une pression sur les gens « de faire place à temps» afin de ne pas coûter trop à la famille et à la société. « L’euthanasiasme » grave les vieux dans l’esprit qu’ils peuvent ‘mourir dignement’ quand on évite toute forme de dépérissement et de dépendance.
6. ‘Tu ne tueras pas’
Dieu a crée l’homme à son image et à sa ressemblance et il soutient la vie. Le mot hébreu ‘l’homicide’ ne se rapporte pas à assassiner l’ennemi au champ de bataille, à l’exécution d’un condamné à mort ou à une punition par Dieu ; mais à la vendetta ou aux représailles en cas de meurtre. Ce commandement veut surtout enrayer la violence à soi-même : l’impulsion de garder tout pour soi-même aux dépenses d’autres.
L’avortement et l’euthanasie sont des formes d’homicide direct et l’automutilation et l’anorexie chez les jeunes s’appuient indirectement au suicide : c’est la cause de la mort la plus importante chez les jeunes occidentaux. Et notre société devient incontestablement plus violente. La guerre, l’attentat à la bombe, les représailles et la terreur sont l’ordinaire au journal. Et on ne doit pas zapper beaucoup afin de pouvoir voir des meurtres tous les jours. Ceux sont visualisés de plus en plus atroces. Comment ça se fait? La violence est ‘big business’ parce que la demande à la violence est si large. Surtout les individualistes radicaux développent une fascination pour cela. Un faible pour sensation veut rompre l’ennui et l’accoutumance mène à dépasser les bornes et au comportement autodestructif. Parfois, les gens sont des bêtes l’un à l’autre. À l’Amérique latine et les états du sud des Etats-Unis, les maras dominent : les bandes de loubards qui s’engagent dans le trafic des stupéfiants, le vol et le passage en fraude d’êtres humains. Ils sont tristement célèbres pour leurs liquidations meurtrières entre eux. Et qui a prise sur le comportement délinquant des jeunes à l’Europe occidentale ? Les malfaiteurs sont de plus en plus jeunes et agissent de plus en plus effronté. Selon une évaluation néerlandaise, les coûts de l’accueil et de l’accompagnement de chaque jeune délinquant s’élèvent à 125 000 euros, les dégâts matériels, qui n’ont jamais été chiffrés, et le dommage psychique non compris.
7. ‘Tu ne commettras pas de l'adultère’
Dès le livre ‘Genèse’, l’alliance de Dieu avec son peuple est comme un fil rouge dans l’Ancien Testament. La fidélité de Dieu vainc chaque fois tous échecs. Le mariage est aussi un exemple de la fidélité de Dieu – comme une image de cette alliance. Mais à la grande appréciation du mariage, avec une préférence claire pour la monogamie, il y a bien une distinction entre l’homme et la femme. L’homme était considéré comme empêcheur quand il avait ‘rompu’ un autre mariage, tandis que une femme mariée était déjà une épouse adultère quand elle avait des rapports sexuels avec un homme non-marié.
La vie familiale, qui n’est non seulement la cellule la plus petite, mais aussi la clé de voûte de notre société, est sous grande pression. Le nombre des divorces augmente extrêmement et dans les villes, la moitié des enfants grandissent dans des familles recomposées. Parce que personne ne détermine les règles pour les rapports sexuels – l’église n’a plus longtemps l’autorité morale de faire cela- la pensée économique commençait à répandre. Une industrie large banalise la sexualité. La sexualité est un bien de consommation, le seul but est gagner de l’argent. Les hommes et les femmes s’exploitent l’un à l’autre : court et intense, de préférence sans conséquences. Car des relations durables, ne sont-elles pas du temps de nos grands-mères ? En l’Europe occidentale, une personne sur dix est un couple non-cohabitant : ‘living alone together’. Et ceux qui ont quand-même besoin d’une femme, trouvent une candidate à l’Extrême Orient à l’aide d’une agence matrimoniale.
8. ‘Tu ne voleras pas’
Ce commandement se rapporte aussi bien au vol des biens ou de propriété qu’au ‘détournement’, ‘vol’ ou ‘vente comme esclave’ des gens libres. Selon l’Ancien Testament, la possession est en relation avec le bien-être des gens. Afin de protéger les pauvres et de combattre la spéculation foncière, il faut repartager les terrains toutes les cinquante années, pendant l’année jubilaire.
Aujourd’hui, on dégrade les gens à des objets. La pauvreté extrême facilite la prostitution des enfants. Et des innocents ont été pris en otage et parfois ils ont même été exécutés. À côté d’un grand nombre des formes directes du totalitarisme, de l’exploitation et de la discrimination raciale, l’amputation du temps libre se passe d’une façon très subtile. Aussi au niveau individuel la pensée de possession – ‘mon enfant’- déshumanise les relations personnelles. Les manuels de psychologie délimitent la route de la vie par le mur du contrôle social à droit et le mur de la conscience à gauche. À cause de l’individualisme et de l’émiettement du capital social, le contrôle social n’est pas la seule chose qui a disparu. Puisque plus en plus de personnes se trouvent dans le secteur de transition, le mur du contrôle de conscience s’effrite aussi. Les médecins, les fonctionnaires et les hommes politiques reçoivent des cadeaux, des voyages, des dîners ou de l’argent des donateurs généreux qui comptent sur un service en retour. À cause de cette perte du sens des valeurs, l’abus des avantages sociaux est généralement accepté. L’argent noir circule en grand et des paiements officieux ne sont pas une exception mais la règle. Le pas à la corruption est alors très petit. Celle-là est de tous les temps et de toutes les cultures et se passe à tous les niveaux. Les mécanismes de contrôle, qui sont pourtant indispensable au bon fonctionnement de notre démocratie, échouent par suite d’une manque à la transparence et parce que le système est axé sur n’attraper que des ‘petits crevettes’, tandis que les ‘larges poissions’ sont chaque fois irréprochables.9 ‘Tu ne porteras pas de faux témoignage’
Mentir est un synonyme de tromper la confiance mutuelle. Celui qui falsifie le droit ou qui exploite les relations vulnérables, remet les fondations de la société en question. Des témoignages faux détruisent beaucoup et endommagent le nom de Dieu.
Les auteurs Franz Kafka (Le procès) , Albert Camus (La Chute) et George Orwell(1984) découvraient la vulnérabilité de l’homme moderne au menace des bureaucraties totalitaires, à un système d’enregistrement anonyme comme chez Big Brother, aux simulacres de procès et aux lavages de cerveaux qui offrent chaque fois l’individu au ‘système’. Malheureusement, ce n’est pas la fiction, mais la réalité dure dans beaucoup des pays.10 ‘Tu ne convoiteras pas les biens de ton voisin’
Le mot hébreu ‘désir’ se rapporte à l’effort – comme premier pas- de convoiter tous ce qui appartient au prochain : sa maison, sa femme, son esclave et même son bovin ou son âne.
La pensée du progrès renforce le besoin de se faire valoir, l’acquisition de pouvoir, l’influence et avant tout, la cupidité. Le manager qui recevrait en 1987 vingt fois le salaire de son employé moyen, a gagné 110 fois plus en 2007. Les dernières années, il est devenu clair à quoi le goût à toujours plus de revenu mène. Ayant emprunté de l’argent sur grande échelle des acheteurs non-solvables, les banques américains ont envahis le monde des crédits toxiques. En forme séparée, ceux offrent un rendement élevé, mais ils étaient partiellement sans valeur. En 2008 le système financier mondial tremblait sur ses fondations. Mais les top managers gagnent toujours en quelques mois ce qu’un ouvrier ou un employé gagne durant toute sa carrière. La méfiance enracinée est le bouillon de culture de cette cupidité immodérée. L’obsession qu’il se cache un trompeur potentiel dans nous tous. ‘Soyez une personne digne de foi, mais ne faites confiance à personne’.
Un impact profond à toute la société
À l’exemple du démantèlement subtil mais ravageur des dix commandements, l’attention pour toutes valeurs immatérielles ou douces s’est diminuée, notamment : le civisme, la solidarité, la tolérance et l’attention pour la culture, l’environnement, la religion et la donation du sens.
4. Le moment de basculement
La société occidentale se trouve devant un moment de basculement. Les décennies passées, il s’est révélé que nous ne pouvons pas continuer comme nous faisons maintenant. Tandis que la foi chrétienne continue à se marginaliser, la politique de l’Europe occidentale se trouve dans une impasse et la croyance dans le progrès trébuche, la solidarité est toujours une boîte vide. La croissance de la consommation menace directement le futur de notre planète. Mais en conséquence de l’Harmartia’ ou de notre mauvaise volonté d’apprendre, le ‘ratrace’ se continue sans sourciller. La déclaration universelle des droits de l’homme qui est sur le chantier, montre qu’il est temps de renverser la vapeur.
La foi marginalisée
De moins en moins des gens sont stimulés, provoqués et enthousiasmés pour les dix commandements et le message chrétien. En Belgique, la pratique dominicale a diminué de 24 pour cent en 1976 à 5,4 pour cent en 2009. Aussi la pratique d’aller à l’église aux moments charnières de la vie devient moins populaire. Les baptêmes, les communions et les mariages sont souvent des défilés de mode grandioses qui étalent le prestige social. La marginalisation de la foi en l’Europe occidentale est la conséquence de deux évolutions qui renforcent l’un à l’autre : le bannissement de la vie public à cause du caractère séculier de la société moderne et l’inertie de l’église qui est sensible à la tradition. L’estompage de la conscience de Dieu mène à ce que la connaissance et la signification de la foi disparaissent très vite de la mémoire collective. Nous nous trouvons devant un paradoxe. Tandis que l’appel à la transcendance n’était jamais si grand, les églises en l’Europe occidentale ne sont pas capables à remplir cette lacune : elles sont affligées d’un dépeuplement et sont écrasées de scandales.
Mais pourtant, il faut bien comprendre qu’il n’y a rien d’anormal avec l’essence de ce message. La chaussure est trop étroite à l’emballage. La forme, la langue et l’encadrement n’ont pas évolué. C’est illustratif que cette tendance ne persévère pas dans d’autres régions dans le monde entier.
L’impasse politique
La politique de l’Europe occidentale ne sait à quel saint se vouer avec les deux champs de forces opposés qui gagnent de l’importance. D’une part, il y a beaucoup de nations qui gémissent sous la ‘régionalisation’, qui fait que les groupes de population exigent plus d’autonomie. D’autre part, le processus décisionnel de l’Union Européenne (UE) qui détermine notre vie de plus en plus ne ressortie pas suffisamment. L’UE, symbolisée par la monnaie unique l’euro, est tout d’abord une histoire du succès économique. Mais l’Europe politique, sociale et culturelle n’arrive presque pas à démarrer. Non seulement l’Union Européenne mais aussi l’Allemagne, la France, le Royaume Uni et l’Italie ont un siège au G20, l’organe d’organisation officieuse de l’économie mondiale. Ces pays défendent d’abord leurs propres intérêts nationaux et ils ne tirent pas toujours la carte européenne. L’Union Européenne joue sur le plan international ‘comme une cervelle de moineau’ à peine un rôle d’importance. Ce n’est pas par hasard qu’il y a toujours moins d’électeurs à chaque élection européenne : en 2009 ne que 43 pour cent.
La solidarité est une boîte vide
Dès les années 1980, il y a de l’usure à la société de bien-être occidentale. À cause des mécanismes de solidarité qui échouent– ces mécanismes sont trop compliqués, bureaucratiques et non transparents sur le plan financier – le nombre de personnes qui vivent sur ou dessous le seuil de pauvreté est au moins 15 pour cent. Au niveau de la sécurité sociale, notre modèle social rhénan est à bout de nerfs et la solidarité internationale doit encore être née. Car pendant que la situation devient de plus en plus désespérée dans les 79 pays les plus pauvres, l’Ouest continue à regarder à soi-même. Déjà mille fois, on a promis une augmentation de l’aide aux pays en voie de développement jusqu’au 0,7 pour cent du produit national brut, mais on n’a jamais réalisé cela. Seulement quand il y a des catastrophes humanitaires comme le tremblement de terre en Haïti, il y a une vague de compassion. Vu que nous ne sommes pas prêts à céder plus qu’une miette de prospérité, le fossé creuse entre le Nord riche et le Sud pauvre. Beaucoup de pays à bas salaires en Afrique, en Asie et à l’Amérique latine, où la population redouble en une génération, deviennent ingouvernables : des équipements essentiels sont compromis, l’insécurité augmente et le marché de l’emploi ne peut pas absorber l’afflux de nouvelles mains-d’œuvre. Ceux qui sont né là-bas, ont un avenir peu en rose. Les migrations de l’avenir sont des migrations de pauvreté qui exportent les problèmes du Sud. Le clash s’approche. C’est peut-être la menace la plus grande pour notre monde.
La pensée des lumières trébuche
Les deux siècles passés, la pensée des lumières partait par l’axiome que toute la vie peut être fondée sur la recherche expérimentale. On peut à peine comprendre ou tracer un tour d’horizon du progrès de la recherche scientifique à tous domaines possibles. Un microprocesseur qu’on peut voir à peine à l’œil nu, peut lancer une fusée à la lune. Pourtant, on n’a pas encore découvert le miracle de la vie ou l’accordance de quatre éléments morts : le carbone, l’hydrogène, l’oxygène et l’azote. Un spermatozoïde n’est pas un microprocesseur, mais un organisme vivant qui grandit, se reproduit et meurt. Plus les scientifiques savent, moins qu’ils comprennent de tout cela.
Les limites de l’expansion économique
Une expansion de notre production matérielle jamais vue menace directement le futur de notre planète. Les réserves naturelles sont épuisées. Une multiplication par sept de la production mondiale durant les quarrant années passées a mené à une quintuplication de l’usage des combustibles fossiles. En 1972, le club de Rome a annoncé que les stocks des matières primaires auront épuisé dans quelques décennies. Cette prédiction ne s’est pas réalisée, mais le rythme de croissance de cette consommation est imparable. Tandis que la forêt tropicale se décide à passer à la casserole, les calottes polaires se fondent et le trou dans la couche d’ozone grandit. Le ‘overshoot’ écologique est un quart plus élevé que la capacité bio, pendant qu’un tiers de la population mondiale manque des besoins essentiels élémentaires. Aussi notre empreinte écologique qui compare l’usage de la surface de la terre ou de l’eau avec l’offre durable, continue à augmenter dans les pays riches. Le niveau de dioxyde de carbone ou CO2 dans l’air est le plus élevé depuis deux millions d’années. Le ‘Earth Overshoot Day’ – le jour sur lequel la terre utilise plus de matières primaires qu’elle puisse remonter dans un an, était le 31 décembre en 1986. En 1995, c’était le 21 novembre et en 2010, c’était le 21 août. Le vingt pour cent le plus riche de la population mondiale est responsable pour quatre-vingt pour cent de la pression sur l’environnement. Nous sommes en train de scier la branche de l’arbre sur laquelle nous nous trouvons nous-mêmes.
Le ‘ratrace’ se continue grâce à l’‘hamartia’
La prospérité matérielle dans l’Ouest n’a pas mené à une augmentation du bien-être. La confiance que le bonheur augmente avec le pouvoir d’achat apparaît une illusion. La cause selon l’historien allemand Reinhart Koselleck, est le court-circuit utopique entre l’attente juive-chrétienne messianique et la confiance en ‘technotopia’. Car la pensée du progrès fait que nous heurtent aux frontières de ce que la planète et les gens peuvent tenir tête à. À côté de la crise financière de 2008 qui gonfle encore, nous sommes confrontés aux crises au marché d’emploi, de l’approvisionnement, de l’énergie, du climat, etc. Ce que nous vivons est finalement une crise de civilisation. Les crises sont bienfaisantes selon la pensée capitaliste, parce qu’ils éliminent des acteurs moins performants. Mais aujourd’hui, c’est le capitalisme lui-même qu’on doit mettre en question. Bien que la crise de 2008 prouve la faillite de l’idée du progrès, celle reste entière. Le G20, l’Union Européenne et les gouvernements nationaux ont mis tout en œuvre afin de débloquer ce ‘ratrace’ le plus vite possible parce que à cause de la crise, cinq à sept pour cent de notre prospérité est perdu. Afin de ne pas renoncer à encore plus de prospérité, le carrousel doit donner à plein. Pourquoi la réflexion nécessaire, n’est-elle pas exécutée ? On peut trouver l’explication dans ce qui le philosophe grecque Aristoteles a défini dans son Poetica comme ‘hamartia’ ou l’impuissance et même le refus manifeste à apprendre. Plein de soi-même, beaucoup des dirigeants s’imaginent qu’ils ont la vérité infuse et qu’ils ne peuvent apprendre rien de personne. Le hamartia est proches parents avec l’hydre : l’orgueil ou la vanité – le péché capital premier et le plus grave dans la doctrine catholique. Celui qui est sous le charme de la mégalomanie rate toute sensibilité à une expérience profonde, comme la transcendance.
La déclaration universelle des responsabilités de l’homme
La conscience qu’il faut virer de bord drastiquement, se développe dès différents coins. En 1987, le rapport Brundtland des Nations Unies a appelé à une conjonction harmonieuse de l’importance écologique, économique et sociale. En cette même année, le pape Johannes-Paulus II a critiqué vivement le surdéveloppement ou l’obésité sociale dans son encyclique Sollicitudo Rei Socialis. Le théologien allemand Hans Küng travaille depuis les années 1990 à un nouvel éthos mondial (voir www.weltethos.org). Et en 2009, le président français, Nicolas Sarkozy, a lancé l’exécution d’un autre modèle pour mesurer le progrès au lieu du produit intérieur brut. Sur le conseil des lauréats du prix Nobel de l’économie Joseph Stiglitz et Amartya Sen, il veut tenir plus compte du bien-être. Et le conseil œcuménique des églises veut remplacer le produit intérieur brut par le bonheur intérieur brut. Celui tient compte avec l’éducation, la santé publique, l’écologie, la diversité culturelle, le sens communautaire, l’emploi du temps et le conscient psychologique et spirituel. À l’ordre du jour de la réunion du G20 en juin 2012 à Rio de Janeiro, la capitale brésilienne, se trouve une Déclaration Universelle des Responsabilités de l’Homme parce que la Déclaration Universelle des droits de l’homme donne une réponse insuffisante à la crise financière, économique et sociale dans le monde et aux conséquences du changement de climat. Cette nouvelle déclaration décrit les responsabilités individuelles et collectives de l’homme. Le but final est d’arriver à un devis approuvé par le Conseil Général des Nations Unies et reconnu par les 193 pays des NU, par les organisations politiques, économiques et sociales et par les citoyens.
Repartir sur de nouvelles bases
Dans le monde occidental, le vent n’était jamais si avantageux pour renverser la vapeur. À ce moment charnière, tous les éléments sont disponibles pour retourner sa veste. Il faut seulement repartir sur de nouvelles bases. Dans le monde occidental, une nouvelle image de l’homme peut faire fonction d’un levier.
5. Dix mots créent une nouvelle image de l’homme pour le 21me siècle
Notre image de l’homme contient dix mots: des attitudes générales enthousiasmantes qui reprennent encore l’idéal qui a déjà milliers d’années et qui se remonte aux dix commandements. Non seulement le rétablissement du lien avec la transcendance – c’est Dieu pour les croyants- mais aussi les acquis de la révolution française et de la globalisation y sont mêlés.
Le rétablissement du lien avec la divinité ou la transcendanceNotre essai du modèle de société retourne à la source du déraillement : l’estompage de l’image de dieu. Car le développement économique et politique des deux siècles passés n’est pas la cause, mais la conséquence de cela. Il s’agit d’accorder la dimension qui est beaucoup plus large que nous et qui dépasse notre perception, qui nous embrasse et qui porte et dirige nos actions, à nouveau la place primaire qu’elle revient.
Les changements fondamentaux dans la société ouvrent cet éventail. Ceux qui touchent la vie et qui on l’intuition d’un présent, sentent l’haleine de quelque chose ou quelqu’un qui est la vie même, qui embrasse tout et qui fait que la vie vaut la peine. Cela est le cœur battant du pouls de la vie ou ‘la grande chaleur’ ou l’amour devient sensible partout ; le sentiment sûr qu’il y a une certitude quelque part, une terre ferme à laquelle tout le monde peut amarrer. Pour les croyants c’est naturellement dieu et pour les non-croyants c’est le renvoi à la transcendance et au mystère. Pour les croyants, c’est un appel à dévouement à la société qu’ils peuvent exercer avec des personnes humaines, de n’importe quelle confession. Albert Einstein a écrit : « la religiosité est examiner qu’il se cache quelque chose derrière tout ce qu’on peut expérimenter, quelque chose à laquelle l’intelligence est impuissante, dont laquelle nous pouvons expérimenter la beauté et l’élévation seulement comme une clarté faible. Dans ce sens-là, je suis un athée profondément religieux. » L’intuition est plus importante que l’usage de nos sens. Le renvoi au Mystère cosmique, le Miracle primitif, l’Horizon le plus éloigné, le bien suprême, le Très-Haut – ce qui se trouve à l’origine de tout ce qui vaut la peine-, élargit notre champ visuel, fait appel à notre responsabilité et laisse nous faire une distinction entre le bien et le mal. Le rétablissement de cette primauté correspond parfaitement à la nostalgie souvent implicite et le désir primitif qui vit dans presque tout le monde. Beaucoup de personnes cherchent en effet un horizon plus étendu et veulent dépasser eux-mêmes.
‘L’homme faisable’ est un processus continuel.
Notre plaidoyer pour le rétablissement du lien avec la transcendance ou la divinité n’est pas dicté par la nostalgie à un passé dans lequel tout était pratiquement mieux, mais rend intégralement compte avec le contexte social qui a changé fondamentalement. Nous nous trouvons devant le défi d’escompter les acquis de la Révolution Française – liberté, égalité et fraternité – comment celle est créée sous l’impulse du moteur de la globalisation. Les deux siècles passés, il y avait notamment un changement brusque. Au lieu de l’homme que Dieu a ‘créé, aimé et destiné’, il y avait l’homme faisable et libre qui faisait des choix autonomes et qui prenait des décisions – aussi sur sa fécondité, sa destination et son décès.
L’image de ‘l’homme faisable’ n’est jamais terminée, mais évolue continuellement. Le printemps arabe montre que la liberté qui est évident dans les pays occidentaux, n’est pas encore obtenue dans de grandes parties du monde. Aussi sur le plan de la fraternité ou le traitement égal de tout le monde, on a encore un bon bout de chemin à faire. Les pays occidentaux se trouvent devant le défi de redessiner les mécanismes de solidarité : dans un premier temps afin de mieux tenir compte des besoins réels de l’Ouest même. Et en étant les gardiens de nos frères dans le Sud, nous devons ancrer visiblement la solidarité internationale: non par la charité de l’aide au développement, mais par une approche organisée via la sécurité sociale. Les syndicats doivent militer mondialement pour des conditions de travail juste et les syndicats patronaux doivent être compatissants du sort des patrons au Sud. En plus, il faut ajouter un quatrième pilier de la durabilité aux idéaux de la Révolution Française. Celui nous permet à tenir compte des limites de l’expansion économique et de ce que notre environnement et les gens peuvent tenir tête à. L’économie de l’avenir donne de l’attention aux ‘stakeholders’ ou aux intéressés avec qui les entreprises collaborent ; les employeurs ne veulent pas prendre le plus de l’argent possible ; la relation employeur-employé est fondée sur un partenariat ; et l’employé participe aux bénéfices. Pour pouvoir survivre à notre planète, il faut des investissements durables avec un impact négatif minimal à l’environnement et au climat. Des investissements durables sont un médicament rassurant aussi bien pour l’économie que pour la société. Tout cela est enraciné à une approche universelle car à cause de la migration qui s’accroît de tous les coins du monde, la société occidentale est un mélange de cultures, peuples et races. Le caractère multiculturel de notre société ne diminuerait pas. Au contraire. La manière à laquelle nous manions cela est un des défis le plus grand pour l’avenir.
Dix attitudes de base enthousiasmantes
La liberté acquise qui ne peut être ramenée sous aucun prétexte, implique qu’on ne peut plus imposer une vision et des commandements ou des interdictions aux gens. Nous proposent dix mots à l’homme : des antennes raffinées ou des attitudes de base enthousiasmantes pour la société de demain. Chacun peut accéder cette offre librement.
Les trois premières attitudes de base rétablissent la relation avec ce que nous dépasse : le divin ou la transcendance.
1°vivre intégralement (‘tu n'auras pas d'autres dieux que moi’)
En choisissant ou en décidant, les gens ont besoin de quelque chose ou de quelqu’un qui leur montre le chemin dans la jungle de l’existence et à qui on peut faire confiance : un point de référence ou un point d’appui. L’usage complet des cinq sens est important. Aujourd’hui surtout l’ouïe et la vue trouvent leur compte, parce qu’elles sont indispensables pour la pensée du progrès. Les valeurs douces comme le goût, le toucher et l’odorat, qui appartiennent plutôt au niveau de l’intuition, sont moins développées. Cela se traduit par exemple en notre impuissance d’expérimenter toutes les dimensions de la nature. Avons-nous assez l’œil pour les odeurs, les couleurs et les fruits qu’elle produise ? Celui qui expérimente avec tous ses sens comment les plantes poussent, fleurissent et meurent, se sent plus complet dans la vie. Cette première attitude de base fait que nous nous sentons plus complet dans la vie quand nous avons de l’admiration pour l’infini, la gratuité et l’esprit joueur de la réalité qui nous entoure. Il s’y cache aussi l’émotion, la gratitude et l’amour pour tant de beauté et de richesse qui ne servent à première vue à rien, mais qui signifient autant. Aimer le Créateur ou l’Artiste qui a créé tout cela et qui le réveille chaque jour à nouveau, est une forme de réflexion ou d’oraison.
2. L’Authenticité (‘Tu ne fabriqueras pas d’idoles’)
L’authenticité est le contrepoids du glamour, de la paillette et de la façade. Les gens doivent montrer qui ils sont et quoi ils défendent, sans avoir un agenda caché ou double. Vous êtes seulement authentique quand vous restez fidèle à votre personnalité, esprit et caractère en tant qu’ils sont formés et assimilés à base de tradition, communauté, culture et rites malgré toutes les impulsions d’ailleurs. La deuxième attitude de base appelle à nous montrer toujours comme nous sommes.
3°Aimer avec l’esprit (‘Tu ne prononceras pas à tort le nom du seigneur’)
Un nom n’est pas une donnée neutre ou administrative. Celui qui prononce le nom de son bien-aimé, fait ça avec scrupule et d’un désir de proximité. Et il y cache aussi une grande force. Quand le pionnier de l’aviation Jean Mermoz se crashait dans la cordillère des Andes, la prononciation du nom de sa femme lui a donnée de la force surhumaine et il a marché trois jours et trois nuits sans cesse afin d’atteindre le monde occupé. La prononciation du nom de Dieu ou de ce que nous dépasse peut aussi être la force de persévérer et d’aller jusqu’au bout dans des circonstances difficiles. Prononcer son nom est aimer avec l’esprit.
La troisième attitude de base nous fait signaler la force intense qui se cache dans l’usage timide du nom de ce que nous dépasse.
Les sept attitudes de base suivantes se rapportent aux applications par l’homme.
4°guérir du stress (‘Tu honoreras le jour du sabbat’)
Le jour de repos hebdomadaire est plus qu’une obligation légale introduit dès les années 1960 dans la plupart des pays occidentaux. Après six jours de travail, chaque personne a besoin de sortir de la routine afin de guérir du stress et de la pression du travail. Exactement parce que ce jour-là n’est pas comme tous les autres, les gens s’habillent différemment le dimanche. Ce jour on s’occupe des choses de l’esprit : on raconte, on joue, on chante et on danse, on vient voir les uns les autres, on fête, on remplit se jour de beauté et on jouit l’un de l’autre. Pour les croyants, c’est en plus un jour pour goûter Sa présence et la présence de l’un et l’autre dans la prière et le rite. Respecter le dimanche est indispensable pour devenir intégralement un homme.
La quatrième attitude de base souligne l’importance du respect du jour du Seigneur comme pierre angulaire d’une vie équilibrée.
5°La réciprocité (‘Tu honoreras ton père et ta mère’)
Chacun a, à côté de ses parents biologiques, beaucoup de pères et de mères qui lui portent, donnent de la chaleur et chez qui il se sent sûr. Nous devenons aussi à notre tour souvent mère ou père. Ici joue clairement la dynamique de savoir faire des compromis. Rien ne marche tout seul. N’avons-nous pas reçu tous ? Grâce à notre éducation et notre langue, le développement de nos pensées, le progrès de notre connaissance et le développement de notre amour (du prochain), nous nous sentons un chaînon dans la réalité qui nous entoure. Celui qui rêve des nouveaux projets, a besoin de l’expérience et de la sagesse des générations précédentes. Car après une ‘table rase’ ou l’éteindre du feu des bibliothèques brûlées, une société sans pères et sans mères devient une société sans âme.
Cette interaction réciproque entre les jeunes et les vieux, fait que nous sommes attentifs à l’importance de l’histoire qui se répète à chaque fois. Pendant que nous noyons dans le raz-de-marée d’information aux médias et sur internet, l’éducation de l’histoire se limite trop souvent à apprendre des dates et des noms par cœur, sans une compréhension plus profonde des mouvements inférieurs. Une amélioration de notre conscience historique peut infléchir notre impuissance d’apprendre du passé.
La cinquième attitude de base fait que nous sommes attentifs à la réciprocité entre les jeunes et les vieux et à l’importance d’une conscience historique.
6°la force de l’art (‘Tu ne tueras pas’)
Le développement des valeurs douces est le contrepoison de la société qui devient de plus en plus grossier. Le miracle de la vie ne peut arriver que dans un climat de protection, soin, amour, encouragement et confirmation. La façade par excellence de ces valeurs douces est l’art et la culture. Mais du fait que la pensée politique, économique et militaire se traduit à une attention unilatérale aux matières ‘utiles’ comme les mathématiques, les sciences et les langues dans l’enseignement, chaque notion d’art élémentaire est étrange à la plupart des gens. La forêt des ‘fermettes’, ‘des maisons de style pastoral’, ‘des maisons de style espagnol’ et l’architecture moderniste ratée dans les quartiers des villas et tous le kitsch dans les jardins devant les maisons illustrent que le gros de la population est un ignorant culturel. L’art et la culture ont pourtant une force énorme. Ils réunissent des gens, haussent la qualité de la société et en plus ils portent une force prophétique. Les artistes réfléchissent toujours à ce qui se passe dans la société et ils nous donnent un regard au futur grâce à leur force de l’imagination.
La sixième attitude de base ne fait non seulement que nous aimons la vie grâce à l’attention à l’art et à la culture, mais encore que nous sommes plus conscients de la vie.
7°L’amour fidèle (‘Tu ne commettras pas l’adultère’)
Manger ensemble peut – plus que manger seulement pour assouvir la faim – devenir une fête dans laquelle l’amitié est le plat principal. Aussi les rapports sexuels sont plus que coïter du point de vue masculin à la sexualité selon lequel le plaisir génital et le must d’un orgasme dominent. Avoir horreur de la conquête ou la dominance d’un partenaire à l’autre, l’approche féminine à la sexualité élargit le champ visuel de tendresse et émotion, fidélité et pitié. La fidélité est, encore plus que l’amour, les forces motrices d’une relation. Le vrai amour est une source de fidélité à laquelle on oublie soi-même – aussi aux moments que l’autre personne ne répond pas aux besoins et aux attentes. Un message actualisé sur la sexualité, l’amour et la fidélité peut rendre les gens vivement heureux et prévient que des types perfides qui utilisent la sexualité comme un gain d’argent, continuent à occuper ce terrain.
La septième attitude de base veut libérer les gens et les encourager à aimer fidèlement et intégralement : avec leur sentiment, leur corps et leur esprit.
8° Le respect (‘Tu ne voleras pas’)
La libération de l’homme est à l’antipode de réduire d’autres personnes à l’esclavage – la signification initiale du huitième commandement. Mais on ne peut pas vivre en liberté sans avoir du respect mutuel. Le respect pour l’autre se manifeste à plusieurs aspects et aux différents niveaux, mais c’est un fait réciproque.
Aucun pays peut fonctionner d’une façon convenable sans du ‘Bundestraue’ ou de la loyauté. L’ancien président américain, John F. Kennedy a dit : « ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country ». Avoir du respect veut aussi dire appliquer ‘law and order’. Ainsi, il faut colleter les criminels durs et les trafiquants de stupéfiants qui en mettent plein la vue aux jeunes d’une manière voyante. Et les seules réponses aux ‘no-go-area’s sont une politique de tolérance zéro et l’exécution des contrôles réguliers. Le respect mutuel entre les diverses couches de la société est également nécessaire. Les directeurs de l’école et les infirmiers en chef qui se chargent d’une fonction avec plus de responsabilité en échange d’une petite augmentation de salaire, méritent plus du respect. Et sur le plan individuel, le respect rayonne aussi au groupe à laquelle vous appartenez. Les chefs d’entreprise qui s’enrichissent sans la moindre retenue, jettent le discrédit sur tous les patrons. Et les hommes politiques qui lancent de bons mots et des propositions séduisantes, qui sont souvent vides parce qu’ils aiment l’attention des médias, ébranlent la crédibilité de toute la politique. Le discours raciste pur dans un nombre des pays occidentaux qui a une base de quinze à vingt pour cent, est fondé sur un manque fondamental du respect à l’égard des étrangers.
La huitième attitude de base fait comprendre que du respect mutuel est indispensable pour que la société fonctionne bien.
9°la confiance (‘Tu ne porteras pas de faux témoignage’)
Contrairement à l’ambiance de méfiance et des contractions et de la pauvreté mentale et matérielle qui caractérise beaucoup de sociétés occidentales, nous devons nous définir comme une société ouverte, fiable, tolérante, hospitalière et multiculturelle dans laquelle les groupes démographiques ne s’opposent pas, mais se mettent en route ensemble. Un regard à l’histoire nous montre que la période la plus florissante des Provinces-Unies était celle dans laquelle ‘l’autre peuple’ était la plus importante, comme à l’époque des ducs de Bourgogne.
La neuvième attitude de base tend l’aspiration à une société ouverte, tolérante et hospitalière comme remède à la méfiance dans notre société.
10°admirer sans posséder (‘Tu ne convoiteras pas les biens de ton voisin’)
Notre vie n’est pas plus riche en possédant plus mais en partageant ce que nous avons et ce qui nous sommes. Nous devons renoncer à l’idée-fixe de consommer de plus en plus et au comportement d’imitation – ‘je veux avoir ce que une autre personne a’- sans nous poser la question si nous achetons quelque chose utile. Nous devons manier la vie différemment. Admirer sans posséder est un savoir-vivre. D’ailleurs, l’Occidental n’a pas d’autre choix que céder un peu de prospérité et vivre plus sobre. Si nous ne faisons pas volontairement cette démarche nous même, d’autres nous l’imposeront. D’ailleurs, la connaissance que l’accent limité à la pensée du progrès des décennies passés ne nous a pas fait plus heureux, en plus, ça a ruiné notre capital écologique et sociaux, ne nous laisse pas d’autre choix que changer de route. À l’issue de sept années grasses, il y a sept années maigres.
En appliquant la dixième attitude de base, un meilleur monde est réalisable si on vivrait plus sobre.
6. Continuer à choyer le rêve d’une société plus heureuse.
Comment mettre ces dix attitudes de base, les fondements de la société de demain, en forme ? Une combinaison d’une approche douce et dure doit fourrer cette image idéale dans la tête. Et des personnes inspirantes peuvent aider. Mais la modestie est la seule, vraie clé afin de réaliser le rêve d’une société plus heureuse.
Une approche douce et une approche dureEn premier lieu, il s’agit de fourrer ces attitudes de base dans la tête des gens avec tact : goutte à goutte, jour après jour. Dans ce domaine, l’enseignement et la formation permanente jouent un rôle de premier plan. En plus, les autorités servent d’exemple afin d’introduire les attitudes de base dans toutes les couches de la société. Nous avons besoin des codes déontologiques pour les mandataires politiques et les fonctionnaires et des règles strictes pour les lobbyistes et les groupes de pression. Néanmoins, cette approche ne suffit pas. Le gouvernement doit imposer l’application d’un nombre des points. Le service militaire pour tous les jeunes entre 18 et 25 ans est un instrument important. Les stipulations légales ferment toutes les sorties et pourvoient des sanctions explicites pour ceux qui ne respectent pas la loi. Une politique qui vise quatre objectifs à la foi doit combattre la fraude. D’abord : en enlevant les raisons pour lesquelles on commet la fraude. Deuxièmement : en attaquant la demande des consommateurs à l’aide de plus de contrôles. Troisièmement : en supprimant les délais de prescription. Quatrièmement : à l’aide d’une politique de tolérance zéro et en donnant des peines de prison effectives.
Des exemples enthousiasmants
Mais nous ne pouvons pas nous tirer d’affaire avec seulement des stipulations légales. Avant tout, nous avons besoin des personnes enthousiastes qui montrent ces dix attitudes de base d’une façon crédible. Beaucoup de personnes sont toujours inspirées par le Saint Damien. Et dès 1987, l’ancien dissident Aleksandr Ogorodnikov, qui survivait à peine les camps de concentration à l’Union Soviétique, continue à militer pour une société plus humaine en Russie. Chaque jour il s’occupe de quelques cent personnes des classes inférieures de la société.
Il est très important de noter telles histoires et de les rapporter. Le pape Paulus VI a écrit dans l’Evangelii Nuntiandi n° 41 : « L’homme moderne écoute plutôt les témoins que les professeurs et quand il écoute les professeurs, c’est parce qu’ils témoignent. »
La vraie clé: la modestie
Mais la vraie clé pour réaliser ce changement est ce que les Grecs appellent ‘tapeinophrosyne’ – la soumission, l’humilité et la modestie – c’est le contraire de l’ ‘hamartia’ ou la mauvaise volonté à apprendre. Celui qui inculte les nouveaux dix commandements dans sa vie d’une façon humble, se rend compte de l’étroitesse de sa propre conviction, relativise soi-même, n’impose pas son opinion, est solidaire et s’ouvre : pas seulement pour d’autres opinions, mais aussi pour l’Autre. Car dans les gènes du ‘tapeinophrosyne’, le respect pour le divin, le mysticisme ou la transcendance est enraciné.
Si les gens appliquent cela, ils agiront d’une façon éthiquement correcte sans la pression externe de punition ou de récompense. À ce moment, la liberté et la prise de responsabilité coïncident.Nous sommes la société
Cette interprétation du concept ‘liberté’ n’est pas synonyme de ‘faire ce que vous voulez’ et ne signifie également pas que la société peut accepter qu’il y a des gens qui se retirent et qui disent : ‘je m’occupe de moi-même et laisse-moi tranquille’. Une société solidaire veut dire que tout le monde prend sa responsabilité : aussi bien pour la société en générale que pour le prochain en particulier. Le gouvernement n’est pas une vache à lait de laquelle il faut profiter autant que possible. Tout le monde doit recevoir son part, mais c’est aussi la responsabilité de chacun de garder le bon fonctionnement de la société. Nous sommes la société. La responsabilité ultime pour la société n’est alors pas la responsabilité de quelqu’un d’autre mais de nous-mêmes. ‘La première chose que vous avez à faire pour changer le monde, c’est de changer votre propre monde,’ a dit feu Helder Camara, un évêque brésilien. Aussi des actions simples ou symboliques contribuent à l’animation socioéducative. Le petit n’est pas petit. Chaque contribution, n’importe si insignifiante, est importante. Ce n’est pas la quantité, mais la qualité qui compte.
Poursuivre le but
La réalisation de notre nouvelle image de l’homme met en train une culture de débat ouverte, renforce les réseaux sociaux et mène à un engagement plus large, à plus de transparence, à un fonctionnement plus qualitative et à plus de commerce équitable. Néanmoins, tout ça est ‘Whishful thinking’, parce que ça reste un idéale enthousiaste à poursuivre. La réalisation de notre image de l’homme est comparable à une grappe des bulles de savon qui s’accrochent. Celles symbolisent nos attitudes de base qui servent à reformer la société profondément. Elles sont un tout cohérent parce qu’elles sont liées inséparablement. Les caractéristiques les plus importantes de cette grappe sont la flexibilité et la mobilité. Ce n’est pas une catastrophe si une bulle de savon éclate ou si un aspect n’est pas exécuté, parce que les autres bulles de savon remplissent les places libres d’une façon souple. Entre-temps, notre image de l’homme pousse cette grappe des bulles de savon silencieusement vers le but final : une société plus heureuse.
7. Justification
Ce texte-ci est l’approfondissement du Manifest Utopia revisited. Nieuw maatschappijmodel brengt mensen samen in plaats van ze te verdelen, publié en décembre 2012 (Printor, Zottegem, 180 p.). L’idée était née en septembre 2010, à propos d’une conversation avec l’artiste allemand Johannes Wickert. Trois semaines plus tard, la rédaction de la première version était prête, ensuite, Peter Vande Vyvere, Manu Verhulst, Johannes Wickert, Ludo Vanden Eynden et Emmanuel Van Lierde ont encore ajouté quelques approches décisives à la rédaction définitive. Afin d’expliquer la signification initiale des dix commandements, nous nous avons basé sur la série des articles de Frans Lefevre. 25 tableaux anciens et nouveaux de l’œuvre de Wickert ont été sélectionnés et sont utilisés comme matériaux d’illustration. Marc Van Dorpe s’est occupé de la photographie magnifique. Ce livre sera offert à Peter Vandevijvere, rédacteur en chef de Tertio de 2007 jusqu’au 2011, comme cadeau à propos de son adieu.